Lac de Schiffenen et ses châteauxGRAND-VIVYLe site construit médiéval, habité au plus tard dès le XIIe siècle, fut abandonné au siècle suivant. En 1293, il est mentionné comme «podium» (motte) et donc inhabité. Comme à Barberêche, cette forteresse jouit d'un emplacement favorable à sa défense, à l'angle que forment la falaise donnant à pic sur la Sarine et un fossé latéral. Abandonnée au XIIIe siècle, la disposition médiévale a néanmoins laissé des traces dans la topographie actuelle du site dans son ensemble. En 1616, sur la motte de Vieux-Vivy, Anne de Praroman fit construire l'actuel manoir et une chapelle domestique. La date de 1628, accompagnée des initiales de Nicolas, héritier et frère d'Anne, figurant au plafond de l'un des salons, permet de supposer qu'il achevât alors la construction du manoir. PETIT-VIVY La forteresse de Petit-Vivy, a peu près triangulaire, constitue une plate-forme retranchée, établie juste au bord d'une falaise. Défendue côte campagne (nord et ouest) par un fossé de 20 à 25 m de large, creusé au pied d'un mur d'enceinte, elle était imprenable côté Sarine, où un mur de soutènement, édifié sur la falaise, a permis de créer la cour. Aujourd'hui, le fosse est en partie comblé, mais il est repérable sur tout son tracé. Le mur d'enceinte est à peu près intact au nord, alors qu'à l'ouest il a été détruit, mis à part le soubassement et là où il servait de façade au corps de logis. Isolé à l'origine, le donjon, avec entrée au niveau du troisième étage, s'élève au nord-ouest de la cour, tandis qu'à l'extrême ouest, la chapelle a été construite sur le remblai du fosse contre le flanc extérieur du rempart aujourd'hui abattu. Enfin, un puits a été creusé au centre de la cour qui, pour le reste, est totalement dégagée. En 1519, Christophe de Diesbach vendit "sa maison, appelée forteresse, sise à Barberêche, avec grange, grenier et tout ce qui appartient à ladite maison"". Toutefois, il reste à déterminer s'il s'agissait bien d'une forteresse ou si elle portait cette désignation en fonction d'établissements antérieurs. Toujours est-il qu'une reconstruction de la maison est probable en 1528 ou durant les années 1522-1528, sans qu'un texte ne le confirme. En fait, la date de 1528 n'a pour seule source que l'inscription du relief armorié des de Praroman-Falk scellé dans le vestibule du manoir. Cependant, la période proposée pour cette reconstruction paraît plausible au vu du bâtiment actuel et parce que les propriétaires à cette époque-là étaient bien Ursule Falk (1498-1571) et Petermann de Praroman (mentionné dès 1511, mort en 1552), mariés en 1514, héritiers du manoir en 1519. Considérant les dimensions importantes et la qualité remarquable du bâtiment, il est possible de l'attribuer à d'excellents ouvriers mandatés pour un ouvrage ambitieux, dépassant largement les constructions habituelles de l'époque. L'aspect extérieur de cette construction de style gothique tardif nous est bien connu, grâce à des vues antérieures aux transformations du XIXe siècle. |
